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Martine Franck

L'art de Martine Franck est le reflet d’une écriture personnelle marquée par la géométrie, les courbes et les lignes, à la recherche de la beauté de l’âme humaine et de la profondeur des cœurs et des âmes, saisis dans le vif des choses, dont l’expression artistique en faisait un « regard » d’une sensibilité exceptionnelle. Elle s’impose comme femme photographe et s’engage auprès des femmes !

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Martine Franck photographiée par Henri Cartier-Bresson, Paris, 1975 © Fondation Henri Cartier-Bresson / Magnum Photos

Née à Anvers en 1938, cette Belge de naissance a longtemps vécu en Angleterre avant de la quitter pour les États-Unis à cause de la guerre. Martine connut différents pays : elle fit ses études en Angleterre, étudia l’histoire de l’art en Espagne, alla en France à l’École du Louvre et en Suisse, théâtre d’une rencontre des moins anodines avec une célèbre actrice du théâtre, française, Ariane Mnouchkine. Elle rédigea également une thèse s’intitulant « Sculpture et Cubisme : 1907 – 1915 », cela nous montre dès à présent une femme aimant fortement l’art.

Martine fit un voyage initiatique au cours de l’année 1963 en Extrême-Orient. Elle s’y rendit avec Ariane Mnouchkine et commença à photographier, émerveillée, les pays qu’elle visita à savoir : la Chine, le Japon, l’Inde, le Cambodge, le Népal, le Pakistan, l’Afghanistan, l’Iran…

En 1964 lors de son travail parisien à Time-Life, elle noua un lien plus étroit avec l’art de la photographie. Elle osa se lancer comme photographe indépendante, après avoir travaillé avec deux photographes Eliot Elisofon et Gjon Mili. Martine Franck s’illustra en tant que portraitiste de grandes figures d’artistes et d’écrivains comme Pierre Alechinsky, Marc Chagall, Michel Foucault ; ses travaux ont été publiés dans d’importants journaux ! Son amitié avec Ariane Mnouchkine lui valut d’être nommée photographe officielle de la troupe de cette dernière.

Elle fit la connaissance du plus célèbre photographe du siècle :  Henri Cartier-Bresson qu’elle épousa ensuite malgré leur trente ans d’écart. Cela lui permit de développer sa passion et ses relations.

Martine arriva à s’imposer en tant que femme photographe car elle travailla pour Pierre de Fenoÿl dans la réputée agence Vu et dans d’autres agences dont Magnum. Son art prit un tournant engagé pour les droits de la femme, elle voulut témoigner de la réalité et publia Le Temps de Vieillir.

Cet engagement ira plus loin et dépassera les femmes : en 1985 elle vint en aide aux personnes les plus démunies à cause de la maladie ou de la pauvreté et cela lui permit de publier en 1998 Tory, Ile aux confins de l’Europe.

« Tout ne se photographie pas. Il y a des moments où la souffrance, la déchéance humaine vous étreignent et vous arrêtent. D’autres situations, intéressantes en termes de sociologie, ne disent rien visuellement. La photographie montre plus qu’elle ne démontre, elle n’explique pas le pourquoi des choses ». Martine Franck

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Bibliothèque de Clamart, Hauts de Seine, 1965 

© Martine Franck

Cette photographie répond parfaitement à une des phrases de Martine Franck : «  Mon principal désir est de présenter des images qui incitent à la réflexion. » Cette spirale de visages d’enfants se confond avec la spirale du bâtiment. La photographie semble infinie, avec cette technique de la contre-plongée, à l’image de la personnalité d’un enfant. Tous les regards (ou presque) sont dirigés vers l’objectif de Martine Franck. Le mouvement ressort particulièrement dans certaines de ses photographies, mais ici pas d’agitation, semble-t-il, chose rare chez de jeunes enfants. Nous le voyons : c’est elle qui commande, c’est elle qui immortalise ce court instant.

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Un bond de foi sur l’île de Tory au large de la côte nord-ouest du comté de Donegal, 1995

© Martine Franck

Cette magnifique photographie remplie d’innocence et de gaieté, prise sur le vif, est un très bon exemple pour illustrer ce que Martine Franck a dit un jour : « Une photographie, c’est un fragment de temps qui ne reviendra pas. » Cette citation si juste et si cruelle donne à réfléchir. Ce petit garçon et cette petite fille, au milieu d’une course effrénée pleine de rire et de vie, sont éternellement stoppés dans leur élan, comme figés dans le temps…

«  La photographie est apparue par hasard dans ma vie. J’ai obtenu un visa pour la Chine et mon cousin m’a prêté son Leica en me disant que j’avais beaucoup de chance et qu’il fallait que je rapporte des images. » Martine Franck

Martine continua de voyager notamment en Asie d’où elle rapporta des images des Tulkus, enfants moines Tibétains vivant à Bodnath, au Népal.

Avec son art et sa passion, elle prit des images merveilleuses qui devinrent souvent des icônes et qui firent sa renommée. Avec son mari Henri Cartier-Bresson, ils créèrent la Fondation Henri Cartier-Bresson, lieu qui exposera leurs créations et qu’elle présidera à partir de 2004.

Parmi ces ouvrages, Martine publia Fables, recueil des clichés qu’elle prit de la mise en scène des Fables de La Fontaine par Robert Wilson. Plusieurs publications sont parues avec pour sujet Martine Franck, elle apparaît également dans plusieurs expositions.

Son art, son travail, toute sa renommée, toute sa passion ont été reconnus et on lui a desservi des récompenses non négligeables : Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d’Honneur, Remise de la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, Promotion au grade d’Officier dans l’Ordre National du Mérite et Lauréate du Prix Montblanc de la Culture.

Martine Franck s’est éteinte en 2012 en laissant l’empreinte d’une grande artiste.

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Hospice d’Ivry sur Scène, 1975

© Martine Franck

La vieille femme de cette photographie nous transmet deux émotions contradictoires : la joie et la tristesse. Joie de voir cette femme sourire et reprendre le geste que fait Martine Franck avec son appareil « posé » sur son oeil, joie de l’entendre presque rire amusée par son imitation. Mais il y a aussi une tristesse provoquée par le contexte : un hospice, deux personnes maussades, semble-t-il, et inertes dans le fond. Cependant c’est la joie qui l’emporte, car Martine Franck a mis cette magnifique dame en lumière, elle et son sourire nous captivent et nous donnent à réfléchir sur la vie, la mort, la joie et tant d’autres choses. Chacun peut la contempler et trouver un élément qui lui parlera.

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