Jenny de Vasson
« Ces photographies admirables de ruraux du début du siècle évoquent une espèce de paysannerie éternelle, comme certaines figures de Le Nain ou de Breughel » (Marguerite Yourcenar à propos Jenny de Vasson)
Jenny de Vasson est née à la Châtre en 1872. Elle débuta dans la photographie en 1899 et s’illustra dans le thème du voyage grâce à ses nombreux voyages en France ou en Europe. Cela était source d’inspiration pour ses différents clichés. La Première Guerre mondiale la contraignit à photographier le monde rural de Berry.
Autoportrait, Varennes, vers 1910
© Jenny de Vasson
Pour elle, photographier est une véritable passion, cela lui permet de faire plaisir, de se faire plaisir, d’avoir des souvenirs… Elle ne comptait pas en faire un art.
L’omission qu’elle fit lorsqu’elle demanda, la veille de sa mort, que soient détruits ses travaux artistiques nous permit de conserver toutes ses photographies, car pour elle ces dernières étaient simplement des souvenirs et ne rentraient pas dans ses travaux artistiques.
La toilette, Fougerolles, Indre, 1905
© Jenny de Vasson
Promenade quelque part en France, vers 1905
© Jenny de Vasson
Jenny de Vasson est connue pour ses photographies du monde rural. Ces quelques femmes avec leurs chapeaux, leurs ombrelles et leurs robes en sont un exemple. Ne se pourrait-il pas que ce soit une famille en promenade dans les champs ?
Quelle poésie se dégage ici ! Cette jeune femme, en robe, de dos, à la fine nuque, tente devant un miroir de piquer la dernière barrette dans ses cheveux afin de parfaire sa toilette. Les vieux tableaux, la nappe et les napperons participent à cette poésie.
Mais c’est l’Histoire elle-même qui vint en détruire une grande partie… : lors de la Seconde Guerre mondiale, les Allemands au milieu de leur pillage les détruisirent. Il nous reste de son oeuvre des plaques de verre, des albums, des tirages ; son oeuvre a été redécouverte dans les années 1980 par un photographe, Jean-Marc Zaorski.
Elle est morte à Fougerolles en 1920.
Moulin d'Angibault, 1907 © Jenny de Vasson
À l’image de la précédente photographie, celle-ci dévoile quatre femmes, ombrelle en main, chapeau sur la tête, discutant à l’ombre des arbres lors d’un déplacement. De quoi pouvaient-elles bien parler ?