Gisèle Freund
Elle est une des premières photographes à utiliser les pellicules Agfacolor pour réaliser des portraits en couleurs. Durant ses études de sociologie, elle rédige sa thèse La Photographie en France au XIXe siècle, première en la matière de sociologie de l’image.
© Self portrait of Gisèle Freund, with Horst Shade, in double exposure, Paris 1929
Black-and-white photography
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, elle part pour l’Argentine où elle établit des liens avec Jorge Luis Borges, Maria Rosa Oliver et d’autres membres de la revue littéraire et de sciences-humaines SUR. Elle rentre en France en 1946 et travaille pour l’agence Magnum comme photojournaliste à partir de 1948. Mais suspectée de communisme, elle est interdite de visa américain et se voit dans l’obligation de quitter Magnum en 1954. Elle reçoit le grand prix national des Arts pour la Photographie par le ministère français de la Culture en 1980. En 1981, elle réalise le portrait officiel du président François Mitterand. En 1991 a lieu, au Centre Pompidou, une grande rétrospective de son œuvre. Gisèle Freund meurt le 31 mars 2000 à Paris.
Prostituée, 1929
Gisèle Freund s'intéresse ici à un côté de Paris délaissé dans l'art, le monde de la prostitution. Ici, la femme transperce de son regard la caméra tandis que notre regard s'allonge de haut en bas, suivant la ligne de la colonne contre laquelle elle est adossée.
Gisèle Freund, née le 19 décembre à Berlin-Schöneberg, est une sociologue et photographe-portraitiste française d’origine allemande. C’est son père, collectionneur, qui lui offre son premier appareil photographique, un Leica, lorsqu’elle est adolescente. Elle se passionne donc très tôt pour le photojournalisme.
D’origine juive, elle est contrainte de fuir l’Allemagne d’Hitler et achève ses études à Paris, où elle côtoie de nombreux écrivains dont elle immortalise les portraits, comme Virginia Woolf, James Joyce, Colette ou encore André Malraux.
Jean Cocteau, avec main rouge, 1939
Cette photographie, mettant en scène un des plus grands artistes de son temps, fascine par sa composition. Le regard de Jean Cocteau semble penseur, presque inconscient de la main rouge au dessus de lui. Mais sa main, qui tient une cigarette, nous paraît presque vouloir rejoindre la main rouge.
Voyance, 1955
Notre regard est ici débordé d'éléments, et ne sait pas tout de suite où regarder. La table croule sous les cartes de tarots, l'intérieur semble être envahi d'objets en tout genre. Et au centre, une voyante, en plein exercice.