Ergy Landau
D’influence pictorialiste, Ergy Landau s’est tournée ensuite vers le mouvement de la Nouvelle vision et maîtrisa notamment parfaitement la technique du portrait sfumato.
Ergy Landau
© Association Les Amis d’Ergy Landau
Elle s’inscrivît dans la lignée des photographes pictorialistes et portraitistes, elle utilisa notamment la technique du portrait au sfumato. Elle photographia des personnes renommées comme le peintre Moholy-Nagy, Antoine Bourdelle ou Paul Valéry. Mais à l’image de Cosette Harcourt, Ergy se vit contrainte de quitter son pays pour des raisons politiques, changer son prénom de Erzsi en Ergy en 1922 et aller à Paris ouvrir son studio Landau.
Cependant en 1927, son style se modifia et s’adapta au mouvement de la Nouvelle Vision, mouvement influencé par l’architecture et s’illustra également dans la photographie de nus. Ergy Landau compta même en 1930 dans son studio des élèves, futures photographes, Nora Dumas et Ylla.
Trois enfants, Mongolie, 1959
© Ergy Landau
Réputée pour ses photographies d’enfants, « Trois enfants » montre son talent : elle a su immortaliser un doux moment de « fraternité ». La petite fille du milieu, le doigt pointé sur une page du livre ouvert devant eux, semble être comme une institutrice passionnante pour les deux autres enfants qui l’entourent. Leurs regardent fixent un même point, ils convergent dans la même direction. Les rayons du soleil viennent jouer sur la photographie et éclairer leurs sérieux visages. Il y a de la douceur, du calme, de la profondeur. Ce moment revêt un effet sacré.
Ergy Landau naquit à Budapest sous le nom de Erzsi Landau. C’est en 1918 qu’elle commença à travailler dans le domaine de la photographie, en Autriche, plus précisément avec le photographe Franz Xaver Setzer, puis plus tard mais cette fois-ci en Allemagne avec un autre photographe Rudolf Dührkoop. Ces emplois la poussèrent à ouvrir son propre studio dans sa ville natale : Budapest.
Couple, date inconnue
© Ergy Landau
La pureté de deux corps nus se mêle à la pure et légère ondulation de la surface de l’eau. Une poésie se dégage des deux mystérieuses postures : une regarde quelque chose agenouillée dans l’eau, son dos étant mis en valeur ; l’autre allongée, la tête presque enfouie dans l’eau est plus étrange mais plus poétique avec le mouvement de ses jambes, se sont ces dernières et ses fesses qui sont mises en avant. Nous avons à admirer leur plastique doucement et soigneusement éclairée. Il y a une sérénité générale qui émane de cette photographie.
Son travail dans le domaine de la photographie alla plus loin car elle participa en 1933 à la Fondation de la Société des artistes photographes et à la Fondation de l’agence photographique Rapho avec Charles Rado.
En 1936, elle répondit présente à l'Exposition internationale de la photographie contemporaine et participa aux grandes expositions en 1950. En 1954 elle fit des reportages en Chine.
Nous pouvons trouver des travaux publiés dans Arts et Médecine, Jazz, ou Paris Magazine. Ergy publia notamment en 1942 un ouvrage méthodologique autour du thème des enfants. Après une grande activité photographique, Ergy est morte à Paris en 1967.
Berger mongol, 1959
© Ergy Landau
Ce berger, au milieu d’une vaste plaine, portant quelque chose à sa bouche, est le seul être vivant à admirer. Ses vêtements usés aux extrémités témoignent de leur ancienneté. Deux cordes s’échappent de sa main gauche : une part vers la gauche de la photographie, la seconde s’avance au premier plan. N’est-ce pas là des indices de son activité, révélée par le titre de la photographie ? Au quel cas, son activité est occultée pour permettre une pleine focalisation sur ce personnage au regard énigmatique.