Cosette Harcourt
Cosette Harcourt, très célèbre grâce au nom de son studio Harcourt, doit sa renommée à la technique qu’elle mit en place pour ses portraits. Grâce à cela, tous les grands artistes de l’époque sont passés devant son objectif.

La photographe, Cosette Harcourt, est née à Paris en 1900 sous le nom Germaine Hirschfeld. Elle souffrit de ses origines de fille d’immigrants juifs allemands qui ne lui facilitèrent pas la vie : ses parents et elle durent aller à Londres pour fuir les Allemands lors de la Première Guerre mondiale. Cet événement la força à se recréer une identité sous son nom d’emprunt Cosette Harcourt, photographe d’origine anglaise (Le nom Cosette n’est pas sans faire référence au malheureux personnage de Victor Hugo). Tout cela créa une ambiguïté sur ses origines.
Cosette Harcourt, vers 1934
© Studio Harcourt
Ses différents travaux lui permirent de faire la rencontre des frères Lacroix dans leurs studios Manuel Frères spécialisés dans le portrait. Mais elle sut saisir l’opportunité de diriger son propre studio de photographie, et plus tard s’associa en 1934 aux frères Lacroix et à Robert Ricci pour fonder le studio Harcourt.

Michèle Morgan
© Cosette Harcout, Photo (C) Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt

Cosette Harcourt est extrêmement renommée pour ses portraits d’artistes, son studio conserve encore aujourd’hui cette renommée. Tous les artistes passaient devant son objectif.
Notamment Marlène Dietrich dont émane du portait une ambiance hollywoodienne : le faisceau de lumière, braqué sur elle comme une auréole, la fait littéralement incarner un de ses surnoms : « L’Ange bleu ». Les traits vaporeux de la photographie participent également à cela, tout comme sa posture abandonnée dans ce luxueux sofa : une vraie célébrité sous les projecteurs de la scène et du cinéma.
Marlène Dietrich
© Cosette Harcourt, Photo (C) Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt
Là aussi Cosette Harcourt a su capter tout ce qui représente celle qui pose. Michèle Morgan, qu’on a surnommée « les plus beaux yeux du cinéma », apparaît habiller de fourrure comme pour masquer tout ce qui pourrait gêner la mise en scène de son regard : ses yeux sont perçants, son regard est fixe, direct, lumineux. Cosette lui a sûrement demandé de cacher ses expressions afin qu’il n’y ait que ses yeux qui ressortent de la photographie, attirant et captivant les admirateurs.
La menace des nazis étant toujours présente, Jacques Lacroix proposa à Cosette de l’épouser pour lui donner son nom. Malheureusement cela ne suffit pas et elle dut trouver refuge en Angleterre jusqu’à la Libération. En rentrant, elle divorça avec lui et reprit la direction de son studio, très célèbre en 1950.
Cosette Harcourt est morte à Paris le 11 février 1976, à 75 ans.

Édith Piaf
© Cosette Harcourt, Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Studio Harcourt
Une fois encore la magie de l’objectif de Cosette a frappé. Ce fin trait de sourcils, ce regard perdu, cette bouche, ce visage illuminé par la lumière est bien celui de la grande Édith Piaf, de la Môme Piaf.