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Christine Spengler

"Son regard de femme, sa discrétion, son intelligence lui ont peut-être permis de se glisser plus facilement dans ces décors ravagés, tant sur le plan politique qu’humain, pour accueillir la parole et le regard des populations rencontrées."

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Avant d’être une photographe de renom, Christine Spengler est une jeune femme née au lendemain de la seconde guerre mondiale, en 1945, dans une époque où tout est à refaire, et où toutes les voies semblent possibles…

 

Sa mère avait elle-même un pied dans le domaine artistique, dans le genre du Surréalisme. Ayant grandi à Madrid Christine est aussi auteure et fera de l’atmosphère de la guerre sa toile de fond, son thème photographique de prédilection. Peut-être que ses découvertes de Velasquez et Goya au musée marqueront implicitement son engagement pour les faits de terrain, les contextes difficiles.

En effet, son travail se partage tout d’abord entre des photographies en noir et blanc, puis des photomontages en couleur pour mieux représenter la guerre. Elle commence donc sa carrière en 1970 et couvre rapidement des évènements pour plusieurs unes mondialement connues : Paris Match, Life ou encore The New York Times.

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Quand on observe ses clichés, ils sont en effet saisissants. Pour cause, elle veut faire ses armes directement, se former sur place. Elle est alors rapidement plongée dans un certain nombre de territoires en situations délicates : telles que la guerre d’Irlande du Nord, les conflits qui se déroulent au Vietnam, en Irak, en Iran, en Afghanistan ou encore au Cambodge.

 

Parmi ses clichés, ceux capturés à Belfast en 1972 peu après les retentissements du Bloody Sunday, ou du bombardement de Phnom Penh en 1975 seront les plus marquants. D’ailleurs entre-temps au Vietnam, elle est l’unique photographe féminine présente pour témoigner du chaos. Au même moment se superposent la détresse des lieux où elle se trouve et la nouvelle de la mort de son frère qui lui parvient de l’autre bout du monde.

Un bombardement sur la terre et dans sa vie.

 

Christine Spengler fait ainsi partie de ces grandes femmes photographes reporters, aussi parce qu’à l’époque de ces prises de vues, les techniques de retouche, de modification ou de montage-photo n’existaient pas. La photographie était un témoignage sincère, direct, authentique, instantané. Le rapport à l’image a depuis changé.
 

En 1983 elle amorce son retour à la couleur, comme pour marquer une étape avec les travaux de guerre effectués précédemment. Le fait que ce soit auprès de défunts ou de proches comme pour son frère Eric, lui permet de faire une certaine part des choses entre les survivants qu'elle a rencontrés au milieu de ces zones de conflits et des morts indéniables qu’ils ont causés. 

Un sas entre l’avant et l’après.

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Elle va donc poursuivre dans cette décennie ce nouvel élan artistique coloré, travailler pour des magazines, amorcer l’écriture de son autobiographie Une femme dans la guerre en 1991. Elle participe également à plusieurs excursions et réalise diverses expositions telles que Les années de guerre ou Vierge et Toreros. Entre émissions télévisées et hommages, l’appel du terrain retentit toujours.

 

Entre 2007 et 2009 elle reçoit deux très prestigieuses distinctions : celle de Chevalier des Arts et des Lettres par le Ministre de la Culture puis de la Légion d’Honneur remise par le Président Sarkozy en tant que correspondante de guerre. Elle termine dans le même temps son autobiographie.

 

En 2016 la Maison Européenne de la photographie lui consacre une rétrospective intitulée L'Opéra du monde. Elle y montre entre autres son dernier reportage dans un camp de migrants à Calais.

 

D’autres projets ont été proposés par Christine Spengler en 2019 et 2020 notamment en Suisse ou à Ibiza pour des festivals photographiques.

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Iran - 1979 : Christine Spengler totalement immergée dans ce pays en mouvement, en grande agitation qu'elle vient photographier. Avec pudeur, elle se fond dans une réalité un peu terrible, sombre, en adopte les habits et les couleurs. (© Sylvain Julienne)

Comme plusieurs de ses pairs le travail et le talent de regard de Christine Spengler surprennent par leur aptitude à extraire de la joie et de la spontanéité du chaos. Surtout chez les enfants, c'est là un de leurs points communs. Dans toutes ces zones de conflits traversées, la vitalité authentique des enfants détonne avec la dynamique alentour. 

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La famille occupe une part importante et indéniable dans l'œuvre de Christine Spengler. A l'autre bout du monde, elle reste toujours proche des siens dont elle a réalisé plusieurs portraits. Ici, un portrait de son père mis en scène au milieu de nuances colorées et dans un décor maritime. Celui-ci était photographié suite à son retour d'Indochine. Dans ses diverses représentations familiales colorées, on peut sentir que Christine a à cœur de mettre en avant, avec tendresse et soin ceux qui lui sont chers.

Sources : 

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Christine Spengler — Wikipédia (wikipedia.org)

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https://www.christinespengler.com/


Christine Spengler, une femme photographe dans la guerre - Education aux médias et à l'information | Lumni
 

Une femme dans la guerre de Christine Spengler - Des femmes
 

Reporter de guerre | France | Christine Spengler Photographe

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